Chaque année c’est la même chose. À la rentrée scolaire, je suis bombardée de messages de parents qui sont fâchés et avec raison. Soit leur enfant n’a le droit qu’aux fruits, aux légumes ou au fromage à la collation ou soit il s’est fait interdire les petits bonbons décoratifs sur son yogourt… Vous voyez le genre?
Les règles alimentaires varient d’une école à l’autre et d’une classe à l’autre, ce qui est encore plus frustrant pour le parent qui doit expliquer au plus jeune pourquoi il n’a pas le droit d’apporter un muffin dans la classe de madame Johane alors que la plus vieux le peut dans la classe de madame Julie.
Je vous l’accorde, c’est illogique et cette injustice peut vraiment venir nous chercher.
Mais d’où viennent toutes ces politiques alimentaires imposées?
Elles découlent d’une mauvaise interprétation d’un vieux cadre de référence qui visait à améliorer l’offre alimentaire de l’école (voir mon article complet sur les politiques alimentaires) : les écoles ont appliqué les recommandations de ce cadre au contenu de la boîte à lunch alors qu’elles devaient s’appliquer aux aliments offerts par l’école (service traiteur, cafétéria, machines distributrices, etc.). Des années plus tard, ce cadre de référence est tombé dans l’oubli et son application est devenue de plus en plus inégale et chaotique. Je crois ainsi, qu’il est tout à fait légitime pour les parents de questionner la pertinence et la bienveillance de la politique alimentaire de l’école de leur enfant.
Pourquoi je dis bienveillance? Ce n’est pas pour « plugger » un mot à la mode. Les politiques alimentaires sont, pour la plupart, remplies d’interdits et sillonnent des chemins tracés par la culture des diètes. À coup d’interdictions, elles encouragent le développement de comportements alimentaires malsains et elles sont loin de faire la promotion d’une saine alimentation.
Suis-je en train de dire que les enfants devraient manger n’importe quoi, n’importe quand à l’école?
Absolument pas. Ce que je dis, c’est que les interdits ne fonctionnent pas. À force de se faire interdire un aliment, ce qui arrive, c’est qu’on le rend encore plus désirable et, lorsqu’on a la chance d’en manger, on ne peut plus s’arrêter. Est-ce que c’est cela l’objectif visé par les politiques alimentaires? Bien évidemment, je ne le pense pas.
Alors, comment devrait-on faire la promotion de la saine alimentation en contexte scolaire?
Voici 10 belles idées :
- Mettre sur pied un comité « saines habitudes de vie » à l’école
- Faire pousser un jardin dans la cour
- Faire des expériences avec des retailles de fruits et de légumes et en profiter pour en étudier la provenance
- Donner accès en classe à des livres sur la provenance des aliments et des livres de recettes aux enfants
- Cuisiner en classe
- Mettre sur pied un club de cuisine en activité parascolaire
- Organiser un concours de cuisine
- Créer un livre de recettes
- Offrir des aliments nutritifs et festifs lors d’occasions spéciales (un camion à smoothies par exemple au lieu d’un camion de barbe à papa)
- Organiser des activités de dégustation pour découvrir des fruits et légumes de saison ou encore un aliment sous toutes ses formes et discuter de la transformation (ex. fève de soya, lait de soya, tofu, etc.)
Vous aimez mes idées, mais êtes découragés à l’idée d’aborder le tout avec l’école?
L’étape numéro un est de vous « attaquer » à la politique alimentaire en place. Je vous suggère de passer par le conseil d’établissement pour obtenir des changements à long terme. Discuter avec l’enseignant de votre enfant pourrait aider sur le coup, mais le tout sera à recommencer l’année suivante.
N’ayez pas peur d’être pris en grippe par le personnel scolaire. Lorsque j’ai fait abolir la politique alimentaire à l’école de mon fils, j’ai été vraiment heureuse et étonnée de constater l’ouverture du personnel. Dites-vous que la majorité d’entre eux vivent de manière très inconfortable avec le fait de devoir faire la police de la boîte à lunch.
Sur ce, je vous laisse le plus merveilleux des outils pour vous accompagner dans vos démarches. Il s’agit d’une résolution à remettre directement au conseil d’établissement… Toute l’information et l’argumentaire nécessaires au changement s’y trouvent. Allez, faites-vous confiance et foncez! J’ai reçu une tonne de message de parents heureux de l’avoir fait. Vous ne le regretterez pas!
Télécharger l’outil : Promouvoir un meilleur partage des responsabilités quant à l’alimentation à l’école