Pourquoi la culture des diètes touche aussi les enfants
Est-ce que tu savais que le poids et l’apparence physique sont les deux principales raisons pour lesquelles les enfants sont intimidés dans les écoles primaires du Québec?
Et que la moitié des élèves intimidés deviennent préoccupés — voire obsédés — par leur poids une fois au secondaire?
Ça fait réfléchir. Et ça inquiète.
Cette obsession du poids peut entraîner de lourdes conséquences. Qu’il s’agisse d’anxiété, de dépression, de troubles alimentaires ou d’une baisse de la motivation scolaire, les impacts sont réels… et inquiétants.
Mais comment se fait-il que tant d’enfants se sentent mal dans leur corps? Qu’ils soient convaincus qu’un seul type de corps mérite d’être valorisé? Que leur poids définisse qui ils sont, plus que leur personnalité?
Le problème, c’est qu’ils grandissent — et qu’on grandit tous — dans ce qu’on appelle la culture des diètes.
C’est quoi exactement, la culture des diètes?
C’est un système de fausses croyances profondément ancré, qui valorise la minceur à tout prix.
Elle associe un « bon » corps à un certain look, et discrimine tous ceux qui n’y correspondent pas.
Et non, cette culture ne touche pas seulement les adultes. Les enfants aussi y sont exposés très tôt.
Des modèles qui laissent des traces
Dès leurs premières années, les enfants jouent avec des figurines aux muscles saillants ou des poupées aux tailles irréalistes. Ils absorbent des messages sans qu’on ait besoin de leur dire un mot.
Et que dire des films ou des émissions qu’ils regardent?
Souvent, les personnages plus gros sont présentés comme des méchants ou des bouffons. Ceux qui correspondent aux idéaux de beauté, eux, incarnent les héros, les princesses, les modèles.
Pense simplement à La Petite Sirène… et à la sorcière Ursula.
Les enfants entendent. Même quand on ne s’adresse pas à eux.
Leurs oreilles sont fines, et leurs antennes toujours à l’écoute.
Ils entendent matante Julie qui dit avoir trop mangé. Mononcle Alex qui parle de retourner au gym pour « retrouver sa shape ».
Et, petit à petit, ils intègrent ces messages comme des vérités.
Même si ça peut sembler exagéré, c’est justement l’accumulation de ces petites choses — jouets, commentaires, modèles — qui finit par façonner leur perception de leur corps.
Dès l’âge de 3 ans, les enfants enregistrent des préjugés grossophobes.
Et entre 4 et 6 ans, ils peuvent déjà manifester des signes d’insatisfaction corporelle.
Ce n’est pas un appel à la culpabilité.
Ce n’est pas le moment de brûler tous les jouets, de filtrer toutes les conversations ou de jeter vos livres de recettes.
Ce n’est pas la faute d’un parent, d’une tante ou d’un dessin animé.
Ce texte, c’est un appel à la prise de conscience collective.
Et si on brisait la chaîne?
Et si on se faisait un pacte?
Et si, ensemble, on décidait de :
✔ Valoriser la diversité corporelle
✔ Parler du corps autrement : pour ce qu’il permet, pas pour ce qu’il a l’air
✔ Célébrer nos différences au lieu de vouloir tous se ressembler
Crois-tu que nos enfants s’en porteraient mieux?
Et à bien y penser… nous aussi?
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📝 Sources :
- Association pour la santé publique du Québec
- Équilibre – equilibre.ca
- L’image corporelle sous toutes ses formes, Presses de l’Université du Québec